panique, matin

j’aimais ce sourire quand tu savais encore jouer le violon de paille que je t’ai donné. j’aimais tes yeux quand tu courais avec moi dehors même si nous étions nus sur le pont Champlain. j’aimais tes paroles douces comme l’huile à moteur mes sentiments fonctionnaient bien à cette époque.

et puis tu as arrêté de sortir sous l’orage.

tu ne sortais plus qu’en plein jour avec ta lampe de chevet tu riais seul contre un vent que tu avais construit pour t’enfuir des étoiles. tu ne me donnais plus que du parfum pour croire que j’étais un autre quand je t’embrassais.

tu as déménagé ta chambre dehors. tu dansais avec les oiseaux. tu cuisinais sur les plaques de glace.

j’ai brûlé la maison mais tu m’as dit ce n’est pas parce que tu ne vois pas l’air qu’il n’y en a pas.